“burn out” des médecins libéraux en IDF
En Ile de France un médecin sur deux serait menacé d’épuisement professionnel…
C’est ce que démontre une enquête menée par l’Union Régionale des Médecins Libéraux d’IDF:
Les médecins se sentant menacés par le burn out ont entre 45 et 50 ans, sont célibataires. Ils exercent en secteur 1, réalisent plus de 6 000 actes par an, travaillent plutôt sans rendez-vous, font des visites à domicile et n’ont pas d’activité salariée complémentaire.
Enquête sur l’épuisement professionnel des médecins libéraux
Plusieurs études et rapports ont souligné l’importance du syndrome d’épuisement professionnel ou « burn out » qui touche 47% des médecins libéraux.
Le syndrome comporte 3 dimensions : l’épuisement émotionnel, la déshumanisation de la relation à l‘autre et la perte du sens de l’accomplissement de soi au travail.Face à ce véritable problème de santé publique, la Commission Prévention et Santé Publique de l’URML-IDF a évalué dans une enquête l’importance de ce syndrome en Ile-de-France. Combien de médecins ? Qui sont-ils ? Quelles sont les conséquences du « burn out » ? Quelles solutions et mesures concrètes pour y remédier ?
Parmi les 10 000 médecins contactés, 2 243 ont répondu à l’enquête, ce qui souligne l’intérêt des praticiens pour ce sujet. Le phénomène semble s’amplifier, au regard des précédents travaux menés par les URML de Bourgogne, de Champagne-Ardenne et de Poitou-Charentes.
Plus d’un médecin sur deux se déclare menacé
53% des médecins témoignent se sentir en danger et particulièrement les médecins de secteur 1 et les médecins généralistes. Parmi les causes, l’excès de paperasserie (63%) et l’augmentation des contraintes collectives (45,6 %) : « Ras le bol de la paperasserie démentielle, surcharge administrative insupportable » peut-on lire dans des commentaires. Ils accusent aussi la charge de travail: « la course contre la montre, la charge de travail plus de 12 heures par jour, le rythme des consultations me stressent beaucoup ». Quant à la pression des caisses, elle peut aller « jusqu’au véritable harcèlement ».
« Globalement le système de santé pousse les médecins à être en burn out » résume le Dr Eric Galam, médecin généraliste, coordonnateur de l’enquête et responsable de l’AAPML*.
Les conséquences du « burn out » sont le mal-être (90,1%), la dégradation de la relation médecin/patient (85%) et l’altération de la qualité des soins (84,8%). Cela peut aller jusqu’au risque de dépression voire de suicide. « Que 14 médecins évoquent un tel risque en dit long sur la spirale infernale que vivent nos confrères » souligne le Dr Régis Mouriès, Président de la Commission Prévention et Santé Publique de l’URML-IDF.Des mesures concrètes pour prévenir le « burn out » et faire face à ses conséquences:
L’URML-IDF entend défendre auprès des pouvoirs publics les attentes des médecins révélées par l’Etude.
Au premier rang, l’amélioration de la protection sociale plébiscitée à 97% : « Les médecins déplorent le délai de carence actuel de 3 mois lorsqu’ils tombent malades avant de percevoir leurs indemnités journalières » explique le Dr Mouriès. Ils sont 95,2% à réclamer de mieux définir la nature et les limites de la responsabilité médicale : « il faut appuyer les commissions de conciliation mises en place au sein du Conseil de l’Ordre des Médecins » indique le Dr Mouriès. Il faut aussi former les médecins à la prise en charge de leurs confrères. S’agissant des remplacements, 88% aspirent à ce qu’ils soient facilités et plus attractifs. Le burn out doit être reconnu comme une maladie professionnelle.D’autres mesures pratiques, comme des priorités administratives (ex à la Poste : ouverture d’un guichet dédié aux professionnels pour éviter les files d’attente), des autorisations de stationnement et de circulation, amélioreraient notablement la vie quotidienne des médecins.
Enfin, les médecins sont 93,2% à réclamer une prise en compte du médecin pour lui-même et pas uniquement en tant que prestataire de soins.
* L ’Association d’Aide Professionnelle aux Médecins Libéraux met à disposition depuis 2 ans un numéro d’aide psychologique
Docteur Michel ROUEFF
Président URML Ile-de-FranceDocteur Régis MOURIES
Président Commission Prévention et Santé Publique
télécharger le rapport complet:
L’épuisement professionnel des médecins libéraux franciliens: Témoignages, analyses et perspectives
URML, commission prévention et santé publique, 2007
59 pages, format pdf
On remarque que tout ce que j’ai souligné ci-dessus (en gras dans le texte) est certainement applicable au masseur-kinésithérapeute libéral parisien!
On notera que des confrères britanniques ont, eux aussi, pointé du doigt les difficultées inhérentes à notre pratique et notre condition de kinésithérapeute lors du congrès de la WCPT (World Confederation for Physical Thérapy) qui c’est tenu cet été à Vancouver:
SPECIAL INTEREST REPORT PLATFORM PRESENTATION
Number: 690
Physiotherapy 2007;93(S1):S662 Sunday 3 June 08:50
VCEC Meeting Rooms 19-20MORAL DISTRESS IN PHYSIOTHERAPY PRACTICE. Carpenter C; Coventry University, Coventry, United Kindom
PURPOSE: The purpose of this presentation is to define and discuss the theoretical concept of moral distress in relation to physical therapy practice with reference to relevant research studies conducted in physical therapy, nursing and psychology. RELEVANCE: Physical therapists face increasingly complex and disturbing ethical dilemmas in practice, particularly in their interactions with clients with disability or chronic conditions and their families, as a result of rapidly changing health care delivery systems and technologies, organizational pressures to control health care costs, and conflicting societal, cultural and professional values. Such dilemmas are often characterized by an inability to maintain the desired standard of practice or meet the needs of clients and families. These experiences, which result in feelings of inadequacy, anxiety, sadness and disempowerment, have been conceptualized as moral distress. The phenomenon of moral distress has been associated, primarily in nursing, with burnout, attrition, and powerlessness in the professional role. Limited research suggests that different health care disciplines experience moral distress in their professional practice, however, the concept has not been explored in the physical therapy literature or made the focus of systematic research. DESCRIPTION: The presentation content will be based on a review of the current literature and the findings of a research study investigating the dilemmas of practice experienced by physical therapists in rehabilitation settings. Case studies will be used as examples of practice issues identified by physical therapists as causing them moral distress. EVALUATION: This presentation will propose that the concept of moral distress can assist physical therapists to more clearly identify and address the moral conflict and ambiguity inherent in clinical practice within an organizational context, and that a research agenda is needed to develop a better understanding of the experience of moral distress, how to prevent it, and when it cannot be prevented, how to manage it. CONCLUSIONS: Moral distress resulting from complex ethical and professional dilemmas is a reality faced by physical therapists in rehabilitation practice. The situations causing moral distress are diverse and poorly understood. The literature suggests that practitioners feel poorly prepared by their professional and continuing education to effectively manage these situations. IMPLICATIONS: The concept of moral distress can contribute to an understanding of the increasingly complex ethical dilemmas experienced by physical therapists, to the development of strategies by which these dilemmas can be managed, and to identifying future research priorities KEYWORDS: Moral distress, physical therapy practice, ethical dilemmas. FUNDING ACKNOWLEDGEMENTS: None applicable. CONTACT: c.carpenter@coventry.ac.uk
NB: Les résumés de toutes les interventions sont disponibles sur le site de la WCPT
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