massage cardiaque: un nouveau geste
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Un nouveau geste qui sauve
Le massage cardiaque externe (ou CPR, CardioPulmonary Resuscitation) conventionnel, né dans les années 1960, a peut-être vécu. D’autant qu’on estime qu’indépendamment de la qualité du geste d’urgence réalisé, pour chaque minute perdue, l’efficacité du CPR décroît de 10%. Calcul simple : après 10 minutes d’arrêt cardiorespiratoire, le CPR devient totalement inutile. Mais à ce jour, les autres possibilités étaient quasi inexistantes et comme le souligne Leslie Geddes, Professeur Emérite à la Purdue’s Weldon School of Biomedical Engineering : « Pas de CPR effectué et la personne va mourir… ». Aussi, on ne peut que regarder avec grand intérêt le développement d’une nouvelle alternative que L.Geddes propose et nomme OAC-CPR (« OAC » pour only rythmic abdominal compression) et basé sur une poussée non pas thoracique mais abdominale. Présentation et justification de cette innovation.
L’auteur met l’accent sur les problèmes secondaires posés par le CPR standard, entre autres le risque de fractures de côtes, prix de l’efficacité, ou encore celui d’une transmission infectieuse lors du bouche à bouche. L’importance de ce risque a même souvent conduit les sauveteurs à refuser de réaliser ce geste. On se souvient d’une étude effectuée en 1993 qui avait montré que 45% des médecins et 80% des infirmières ne pratiquaient pas le bouche-à -bouche chez un étranger…
Par ailleurs, la force de pression nécessaire pour abaisser suffisamment le thorax (évaluée à 50/60kg) impose deux intervenants, l’un pour faire ce geste, l’autre pour le bouche-à bouche, à raison de deux insufflations toutes les 30 compressions. Or, le nouveau OAC-CPR évite d’avoir à le réaliser.
On savait déjà depuis les années 1980 qu’une poussée abdominale entraînait un flux sanguin dans le cœur (Sandra Ralston). Et elle avait déjà remarqué que si on poussait sur l’abdomen après chaque compression thoracique, on doublait le débit sanguin généré par le CPR. De plus, L.Geddes a souligné que le CPR conventionnel pouvait parfois entraîner un flux rétrograde de sang désoxygéné dans les coronaires ce qui altérait la probabilité d’une bonne réanimation.
Les chercheurs de l’Université de Purdue eurent alors l’idée de comparer le débit artériel coronaire provoqué par un CPR standard et par OAC-CPR, effectués avec la même force et le même rythme (100 fois/mn). Bonne surprise : non seulement l’OAC-CPR augmentait de 25% le débit, mais il ne provoquait pas de flux rétrograde. Et pour développer plus encore cette nouvelle technique, L. Geddes a crée un applicateur de pression en bois permettant de comprimer l’abdomen sans risque de léser les côtes. Elle nota cependant qu’un sauveteur pouvait tout à fait appliquer la technique d’OAC-CPR de façon manuelle même s’il ne disposait pas encore de l’applicateur.
Il semble indéniable que cette nouvelle –et simple- procédure de réanimation cardiorespiratoire sera promise à un grand développement. Néanmoins, avec une grande modestie « l’inventeure » souligna que la communauté scientifique allait regarder ses données et tenter de les dupliquer afin de vérifier si cela fonctionne. Les pouvoirs publics américains eux, n’ont pas attendu : la médaille nationale de la technologie (plus haute récompense pour une innovation technique) a déjà été remise fi n Juillet à L. Geddes.
Dr GĂ©rard MĂ©gret
Références
SOURCE: Purdue University
[Retrouvez l’abstract en ligne]
Date de publication : 18-09-2007
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