les dépenses de santé sont un gisement de richesse
Un point de vue intĂ©ressant, Ă lire sur l’excellent blog Carnet de SantĂ©:
Les dépenses de santé sont un gisement de richesse
- un entretien avec Patrick Artus -
mai 2007, par serge cannasseAu dĂ©part, un constat : les dĂ©penses de santĂ© vont continuer d’augmenter et plus vite que le PIB. PlutĂ´t que de s’en affliger, Patrick Artus propose de les considĂ©rer comme un “gisement de richesses”, du fait de leur important potentiel de productivitĂ©. Le problème devient alors de trouver un Ă©quilibre entre ce qui est assurĂ© par les finances publiques, les mutuelles, les assurances et les particuliers. L’urgence Ă©tant de sortir du “bricolage”, vĂ©ritable gĂ©nĂ©rateur d’inĂ©galitĂ©s.
Diplômé de l’Ecole Polytechnique, de l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique et de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, Patrick ARTUS dirige le département Recherche et Etudes de IXIS Corporate & Investment Bank (la Banque d’investissement du Groupe Caisse d’Epargne), tout en assumant les fonctions de Chef Economiste de la Caisse des dépôts et consignations. Il est également Professeur à l’Ecole Polytechnique et à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre du Conseil d’Analyse Economique auprès du Premier Ministre et membre de la Commission Economique de la Nation.
Extrait (prémonitoire):
Economie de la santé : la responsabilité des acteurs
Dans un livre récent écrit en collaboration avec Marie-Paule Virard (« Le capitalisme est en train de s’autodétruire. » La Découverte, Paris, 2005), Patrick Artus explique qu’un des facteurs essentiels de la crise économique actuelle est que le partage des profits des entreprises est déséquilibré en faveur des actionnaires (la richesse produite dépend essentiellement de celles-ci, qu’elles soient publiques ou, cas de loin le plus fréquent, privées). Cela au détriment des salariés- consommateurs (parce que leur pouvoir de négociation est affaibli, notamment à cause du chomage) et de l’État (avec une grosse responsabilité de la part des banques centrales). Une partie excessive de la richesse produite est transformée en actifs financiers, stériles parce que non investis dans des projets à long terme et dangereux pour l’équilibre global du système. Pour Patrick Artus, ce raisonnement ne plaide pas contre le capitalisme, mais contre le laisser-aller actuel de son fonctionnement, avec le risque majeur de catastrophe politique et sociale qu’il fait courir. Le capitalisme n’est donc pas un système qui n’obéirait qu’à une logique propre, mais un système où la volonté des acteurs (marchés financiers, investisseurs, épargnants-futurs retraités) est essentielle. En ce qui concerne la France, le problème d’adaptation ne se situe pas pour lui dans, par exemple, un coût excessif du travail (au contraire, de faibles revenus découragent la consommation, donc inhibent la croissance). Il est surtout dans son défaut de spécialisation économique, spécialisation nécessaire aujourd’hui pour faire face à la mondialisation de l’éconmie : chaque pays doit se battre sur les terrains où il est le meilleur. Pour laisser les initiatives améliorer la compétitivité de ces secteurs, il faut laisser jouer la concurrence. C’est ici que l’on retrouve la santé. Grâce au niveau élevé de ses professionnels, de ses structures de soin, de son industrie pharmaceutique, mais aussi des infrastructures globales du pays (transports, technologies de la communication, services aux personnes, qu’il faut encourager, etc), la France a la capacité d’être un acteur majeur de l’économie de la santé, appelée à être de plus en plus concurrentielle et potentiellement créatrice de richesse et d’emplois.
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