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fantastiques qu’en dise les fans de l’EBP ? kikiplanete ouou?

La démarche qualité ISO est une démarche “normative”, ce n’est absolument pas adapté à la santé et à l’enseignement. La démarche qualité “formative” est dynamique, elle permet de mettre en place un plan d’amélioration suite à la mesure d’un écart avec un modèle idéal (lui-même évoluant).
On peut fabriquer des seaux percés en suivant une norme iso sans problème et en faire des milliers. Par contre avec une démarche formative on aura rectifié le tir pour que les seaux soient utiles.
Encore une fois, je pense que c’est difficile de critiquer des outils que les kinés n’ont pas appris ou ne connaissent pas. Les préjugés sont alors vite établis.

Pour faire plaisir à notre souscontrol favori voilà ce que j’en pense:

J’ai été, en tout début de carrière, plongé dans l’univers de la première phase d’accréditation d’un CRF à but non lucratif en haute-saône. La démarche était exactement celle décrite par le post de Kinéblog: une participation de tous les professionnels et de tous les corps de métiers était requise pour mettre à plat nos pratiques quotidiennes; pour les coucher sur le papier sous forme de protocoles de soins, de procédures de pratiques. Un travail impressionnant auquel nous participions sous-forme de groupes de travail. Tout le fonctionnement du CRF a été évalué (hygiène, qualité de l’accueil, relationnel: preuve que c’est une notion quantifiable…)
Dans le même temps, la direction des soins mettait en place le PIII ou P3I (Plan individualisé d’intervention interdisciplinaire). Appliqué correctement cette façon de bosser est idéale dans un service de rééducation: il place le médecin de rééducation comme coordinateur de projet et remet chaque professionnel face à ses objectifs de soins décidés par lui même. Tout ça autour du patient et de sa famille, en donnant en plus la possibilité indifféremment à l’aide soignante comme au médecin d’animer une réunion avec l’équipe, le patient et sa famille. (un rédacteur, un animateur par réunion tournent à chaque fois au sein de l’équipe)
Pour les quelques jeunes paramédicaux motivés que nous étions, nous voyions la démarche d’accréditation comme une façon d’appuyer le fonctionnement P3I dans les services avec le soutien de la direction de soins. C’était assez intéressant en pratique et ça a porté ces fruits dans 2 services sur 4 ou l’autorité médicale s’est réorganisée de façon moins pyramidale sans que les médecins perdent leur place centrale dans le projet de soins pour autant: ils harmonisaient et rendaient cohérent le projet de soins à partir des objectifs de soins de chaque branche paramédicale.
Les amis: nous avions mouché le pluridisciplinaire, doublé l’interdisciplinaire pour approcher le transdisciplinaire (vous en vibrez vous aussi derrière vos écrans non?)

Nous avons beaucoup déchanté sur les résultats finaux de la rédaction de nos groupes de travail démocratiques et participatifs: textes tronqués, changements de phrases…. réalisés en comités restreints purement médicaux évidemment.

Et encore un peu plus le jour où le cadre de santé de notre équipe m’a présenté (en privé) ses cours de management: je suis descendu de quelques étages au niveau moral. Ca reprenait un peu le post ci-dessus, les avantages et les inconvénients du système participatif étaient entièrement décrits et anticipés: la matrice en quelque sorte!!!

Ce que j’en retiens de positif avec un peu de recul:
- énorme apprentissage d’un point de vue administratif
- réflexion sur le travail interdisciplinaire géniale
- amélioration effective de la qualité de soins des services
- une bonne connaissance du P3I: outil révolutionnaire et puissant pour un service de rééducation prêt pour cette démarche

Et de négatif:
- les éléments décrits plus haut dans le post initial: ces travers sont réels et difficiles à vivre au final, d’un point de vue individuel.

Autre point positif: mise en perspective et remise en cause du fonctionnement quotidien. L’anti-burnout par excellence!

Certes, les normes iso ne sont pas totalement transposables, mais la tentative manageriale présentera toujours le même travers à savoir l’effacement de la relation patient-praticien au profit d’objectifs externalisés et partiels.
Aussi, finalement, kikiplanéte ton expérience illustre bien l’extrait:”Cela en passe nécessairement par le gommage de toute singularité et par la traque de toute revendication d’autonomisation professionnelle, tout en proclamant une pseudo-autonomie du professionnel.”

What do you mean when you write ” l’effacement de la relation patient-praticien au profit d’objectifs externalisés et partiels”?