bronchiolite, AFE et phénotypes
Lu avec intérêt EFFICACITÉ DE LA KINÉSITHÉRAPIE RESPIRATOIRE AVEC AUGMENTATION DU FLUX EXPIRATOIRE DANS LA PRISE EN CHARGE DE LA PREMIÈRE BRONCHIOLITE AIGUË DU NOURRISSON HOSPITALISÉ :
ESSAI MULTICENTRIQUE RANDOMISÉ ET CONTRÔLÉ EN DOUBLE INSU
par V. GAJDOS, S. KATSAHIAN, N. BEYDON, S. BAILLEUX, S. CHEVRET, P. LABRUNE, 2009
Contexte:
La conférence de consensus sur la prise en charge des bronchiolites aiguës du nourrisson qui s’est tenue en 2000 recommandait la pratique de la kinésithérapie respiratoire utilisant la technique de l’augmentation du flux expiratoire (AFE) comme traitement systématique [1].
Aucune étude clinique n’ayant évalué de manière rigoureuse cette technique, cette recommandation reposait sur un avis d’expert (grade C selon les critères de la haute autorité de santé) et était assortie d’une recommandation de l’évaluation de son efficacité. C’est dans ce cadre qu’a été mise en place une étude multicentrique randomisée et contrôlée en double insu.
L’objectif principal de cette étude érait d’évaluer l’efficacité de la kinésithérapie respiratoire avec AFE dans la prise en charge des nourrissons hospitalisés pour une première bronchiolite aiguë.
Discussion:
Cette étude est, à notre connaissance, la première étude randomisée et contrôlée évaluant l’efficacité de I’AFE dans la bronchiolite aiguë du nourrisson hospitalisé. Elle n’a pas permis de mettre en évidence de réduction significative du délai de guérison chez les enfants traités par AFE par rapport à ceux recevant de simples aspirations nasales. Cette étude a en revanche, dans une analyse post hoc en sous-groupe, mis en évidence une différence d’effet de I’AFE entre les nourrissons ayant des facteurs de risque d’atopie (chez lesquels il n’y pas d’efficacité) et ceux qui n’en avaient pas (chez lesquels le délai de guérison est significativement plus court dans le groupe recevant de la kinésithérapie respiratoire) suggérant un possible effet du traitement dans cette population. Certe analyse en sous groupe n’ayant pas été planifiée avant la réalisation de l’étude, il n’est pas possible de s’en satisfaire pour conclure définitivement à l’efficacité de ce traitement chez les enfants présentant des facteurs de risque d’atopie mais il s’agit d’une piste de réflexion pour des études à venir.
La kinésithérapie respiratoire avec AFE est recommandée en France par la conférence de consensus sur la prise en charge de la bronchiolite aiguë du nourrisson qui s’esr renue en 2000 [ 1]. L’AFE est supposée augmenter l’élimination des secrétions et ainsi, de diminuer la composante obstructive en cause dans la symptomatologie bronchiolaire. Des études évaluant l’efficacité de I’AFE chez les enfants ayant une bronchiolite aiguë du nourrisson ont déjà été menées et aucune n’a permis de conclure à l’efficacité de ce traitement. Toutefois, ces études ne permettaient pas de répondre à la question de l’efficacité de I’AFE dans la
mesure où elles évaluaient des techniques différentes l4-7l. Malgré l’absence de validation de son efficacité, I’AFE est largement utilisée dans les pays francophones [8] alors qu’elle n’est pas recommandée dans les recommandations internationales [9, 10].
La différence d’effet de I’AFE chez les enfants ayant des facteurs de risques d’atopie pourrait s’expliquer par le fait qu’il existe en fait deux phénorypes differents chez les enfants atteints de bronchiolite aiguë [11] : un dans lequel l’atteinte respiratoire est entièrement liée à l’agression infectieuse à l’origine d’une obstruction liée à un oedème de la paroi bronchiolaire et à une augmentation des secrétions et un deuxième présent chez les enfants ayant un terrain atopique sous-jacent et chez lesquels l’obstruction résulte de I’association de l’inflammation et du bronchospasme. Dans la mesure où nous ne disposons pour cette étude d’aucune évaluation de la fonction respiratoire des enfants inclus, nous ne pouvons pas identifier clairement les enfants présentant une hyperréactivité bronchique ; toutefois, l’existence d’antécédents familiaux d’atopie permet, bien que certe évaluation soir imprécise, d’estimer le risque que l’enfant soit lui-même atopique. Il parait logique que I’AFE soit plus efficace chez les enfants pour lesquels l’obstruction bronchiolaire n’est pas, ou moins, liée à l’hyperréactivité bronchique. Toutefois, de nouvelles études sont nécessaires pour confirmer une éventuelle efficacité dans la bronchiolite aiguë du nourrisson non atopique.
Les résultats de cette étude ne sont pas extrapolables à l’ensemble des nourrissons atteints de bronchiolite aiguë ; il est notamment impossible de transposer ces données aux nourrissons dont la prise en charge est uniquement ambulatoire. De nouvelles études devront être menées pour répondre à certe question.
Conclusion:
Cette étude n’a pas permis de mettre en évidence une efficacité de la kinésithérapie respiratoire chez les nourrissons hospitalisés pour bronchiolite aiguë. De nouvelles études sont nécessaires pour mieux évaluer l’efficacité de ce traitement chez les enfants qui n’ont pas un terrain atopique ainsi que chez les nourrissons non hospitalisés,
Télécharger l’étude EFFICACITÉ DE LA KINÉSITHÉRAPIE RESPIRATOIRE AVEC AUGMENTATION DU FLUX EXPIRATOIRE DANS LA PRISE EN CHARGE DE LA PREMIÈRE BRONCHIOLITE AIGUË DU NOURRISSON HOSPITALISÉ, 8 pages au format pdf
Trackbacks
Use this link to trackback from your own site.
Comments
You must be logged in to leave a response.
Cette étude a-t-elle était(été??) publié ??
J’ai entendu dire que les résultats de cette étude (Bronkinou) ont été présenté lors des dernières Journées de Pédiatrie Pratique.
Ok, merci. Oui, je suis désolée pour la faute …
Avez-vous quelques renseignements sur les auteurs svp ?
Mieke Koehoorn, de l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver (Canada), et ses collègues.
http://www.blogdelasante.com/medecine/bronchiolite-du-nouveau/