le sport, une alternative aux traitements allopathiques ?
Le sport comme remède ?
Au-delĂ de l’approche prĂ©ventive se pose avec une acuitĂ© croissante la question de l’intĂ©gration de l’activitĂ© physique au traitement mĂŞme de certaines pathologies.
L’Union européenne insiste ainsi désormais sur l’objectif d’amélioration de la santé par l’activité physique, en particulier pour les seniors, ce qui permettrait aussi de diminuer les contraintes pesant sur les systèmes de soins.
Il est aujourd’hui établi que, dans certaines maladies comme les maladies cardio-vasculaires, certaines formes d’obésité ou Alzheimer, l’activité physique améliore les symptômes, les effets physiologiques, les aptitudes cardio-respiratoires, mais aussi l’état psychologique, pendant et après le traitement. Dans certains protocoles de traitement du cancer, elle limiterait même le risque de récidive.
En 2008, une commission chargée du Plan national de prévention par l’activité physique ou sportive, présidée par le Professeur Toussaint, a notamment proposé de créer un métier de préparateur physique pour les maladies chroniques, en milieu hospitalier.
Aujourd’hui, il s’agit de déterminer dans quelle mesure l’activité physique peut être intégrée aux préconisations, voire aux prescriptions établies en médecine de ville.
Plusieurs freins peuvent être identifiés, notamment la “culture allopathe” et les interrogations de la recherche médicale sur le caractère indiscutable de la capacité de l’activité physique à égaler la performance des traitements médicamenteux. Dans un tel contexte, les autorités médicales françaises sont encore réticentes à promouvoir le remplacement d’une partie des traitements par la pratique sportive, et l’on peut aisément comprendre les motivations de cette prudence.
Pour autant, les perspectives sont prometteuses. Une étude menée par le Professeur Lonsdorfer démontre que l’activité physique chez les seniors donne de très bons résultats à court terme dans le traitement de certaines maladies. Il a mis en place, en 2004, une consultation de l’aptitude physique du senior (CAPS) qui inclut une consultation médicale, une évaluation physiologique de son aptitude physique (tests d’effort), l’élaboration d’un programme d’entraînement personnalisé et une orientation vers des associations labellisées pour superviser la poursuite régulière d’une activité physique – associations dont le financement est assuré par les mutuelles.
La Haute Autorité de santé (HAS) mène actuellement des travaux sur les alternatives possibles aux traitements allopathiques, en portant une attention toute particulière aux perspectives offertes par la promotion de l’activité physique.
PROPOSITION
Lancer un programme de définition des bonnes pratiques en médecine de ville permettant d’intégrer l’activité physique dans le traitement de certaines pathologies :
• en initiant un programme de recherche en vue d’identifier les pratiques vertueuses et sécurisantes pour les professionnels de santé ;
• en autorisant la prescription d’activité physique dans les ordonnances médicales, afin d’en souligner la plus-value effective aux yeux des patients ;
• en intégrant les perspectives offertes par l’activité physique dans la formation initiale et continue des professionnels de santé.
De manière générale, toute évolution des pratiques en la matière devra faire l’objet de concertations entre l’assureur public et les professionnels de santé.
> tĂ©lĂ©charger Comment inciter le plus grand nombre Ă pratiquer un sport ou une activitĂ© physique ?, La Note d’Analyse n°217, Centre d’analyse stratĂ©gique, avril 2010, 12 pages au format pdf
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